One Voice – représentant de la Coalition Européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale – remet ses conclusions à la commission européenne dans le cadre de la future réglementation sur les produits chimiques (REACH).
Fort du soutien de plus de 420.000 signataires à travers toute l’Europe (dont 133.000 en France)[1] et d’une opinion publique française[2] majoritairement hostile à l’expérimentation animale (64%) et notamment lorsque les animaux souffrent (86%), One Voice demande l’absence totale de tests de toxicité sur animaux dans le cadre de ce programme.
Si One Voice soutient les propositions des ONGs de défense de l’environnement et des consommateurs, elle insiste sur le fait qu’il est impératif de se donner les moyens d’investir dans des moyens fiables et éthiquement acceptables.
La commission envisage le recours à l’animal lorsqu’il n’existe pas de méthodes substitutives. 10 à 15 millions d’animaux pourraient être victimes de ces tests particulièrement douloureux.
De nombreux exemples illustrent la non-fiabilité du modèle animal en toxicologie :
- Suite à une comparaison des résultats de tests visant à évaluer la cancérogénicité de substances chimiques (par absorption chez des rongeurs) il a été établi que près de la moitié des résultats différaient de part et d’autre.[3]
- Le lien certain de causalité entre le benzène et la leucémie humaine est connu depuis 1928, mais 14 expériences sur animaux réalisées ultérieurement ne parvinrent pas à le démontrer.
- « Il est impossible d’évaluer l’éventuelle absence de toxicité des médicaments et des produits chimiques chez l’être humain par le biais d’expériences sur les animaux.»[4]
Afin de répondre à ses objectifs de validation, la Commission Européenne doit se donner les moyens de développer des méthodes fiables. One Voice préconise :
- L’obligation de partage de toutes les données existantes et à venir (une incitation ne peut suffire).
- L’élimination de toutes les substances (PoP notamment) dont la toxicité réelle (bio accumulation, désordres hormonaux…) a déjà été prouvée et notamment lorsqu’il existe des alternatives à ces produits.
- Le déblocage de fonds substantiels afin de développer des méthodes sans recours
à l’animal.
Afin que ce programme s’inscrive dans une démarche positive en faveur de la santé humaine et de la protection de l’environnement – nous devons assumer pleinement notre responsabilité en mettant tout en œuvre pour ne pas transformer la sur-utilisation de produits chimiques en une hécatombe animale. Un tel choix trahirait la volonté des Européens dans leurs attentes d’un système fiable, exempt de tests de toxicité sur animaux.
Pour ces raisons, l’absence totale d’expérimentation animale dans ce programme doit être une priorité.
[1] Pétitions contre les tests de produits chimiques sur animaux remises à la Commissaire Margot Walström LE 24 juin 2002
[2] Sondage IPSOS/One Voice – février 2003.
[3] Gottmann, E et al (2001) Evironmental Health Perspectives 109, n°5
[4] Dennis Parke, professeur émérite de biochimie à l’Université du Surrey, 1996