Les premières fleurs du printemps ont un parfum de victoire pour la campagne «Deux poids, deux mesures», lancée l’hiver dernier par One Voice. Cette campagne répond parfaitement à l’attente des Français dans le domaine de la vivisection.
C’est ce que révèle le sondage IPSOS effectué à la demande de One Voice. La majorité des personnes interrogées souhaitent bannir la souffrance animale et interdire TOUTE expérimentation sur les chiens et les chats !
Sondage : une victoire dérangeante
A la demande de One Voice, IPSOS a réalisé un sondage sur la vivisection auprès de 1016 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas). Les résultats de ce sondage dépassent nos espérances. Les attentes des Français vont au-delà de la législation européenne qui entrera bientôt en vigueur.
L’opinion publique est aujourd’hui avec nous. Et cela dérange. Nous devons lutter maintenant contre la désinformation. Car depuis la publication du sondage, on entend des verrous se fermer. On tente d’étouffer la parole des Français. Une parole qui rejoint parfaitement notre conviction. À savoir qu’il est grand temps de mettre fin à une expérimentation désuète et cruelle, digne du Moyen-Âge, et de développer des méthodes adaptées au monde de demain, c’est-à-dire sans recours à l’animal.
L’opinion des Français
One Voice a souhaité donner la parole aux Français. Voici, en quelques extraits, les principaux résultats de l’enquête confiée à IPSOS :
Un jugement très sévère vis-à-vis de l’expérimentation animale : trop d’abus et des manques en matière de transparence et de réglementation.
- 64 % des Français se disent défavorables à l’expérimentation animale. Ce sentiment est installé au sein de l’ensemble de la population. Il est inter-générationnel et dépasse les clivages politiques. Il est majoritaire aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
- 76 % considèrent qu’il y a trop d’abus en matière d’expérimentation animale.
- 73 % estiment qu’actuellement l’information délivrée sur les conditions dans lesquelles les expérimentations sont réalisées est insuffisante, et 70 % que l’expérimentation animale n’est pas assez réglementée par les pouvoirs publics.
Des critiques qui ne concernent pas seulement les modalités de l’expérimentation animale mais aussi son existence même, à partir du moment où elle génère de la souffrance.
- 86 % des Français estiment que toute expérimentation engendrant la souffrance d’un animal devrait être interdite. Ce sentiment est partagé par les plus jeunes comme les plus âgés, par les femmes comme par les hommes.
Des attentes très fortes en matière de réglementation.
- 83 % considèrent qu’il est désormais urgent de voter une loi qui réglemente beaucoup plus strictement qu’aujourd’hui l’expérimentation sur les animaux.
L’interdiction des expériences sur les animaux pour les produits cosmétiques et pour les produits chimiques.
- 60 % des Français sont favorables à l’interdiction totale de toute expérimentation destinée à tester sur des animaux des produits ou des ingrédients cosmétiques, et 55%, des produits ou des ingrédients chimiques.
L’interdiction totale de toute expérimentation animale lorsqu’il est démontré que des méthodes substitutives peuvent être utilisées.
- 85 % sont favorables à cette mesure.
L’interdiction de TOUTE expérimentation sur les chiens et les chats.
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72 % se prononcent pour interdire toute forme d’expérimentation sur les chiens et les chats.
One Voice mettra tout en œuvre pour que la parole des Français ne soit pas étouffée comme la souffrance des animaux.
Car si cette parole assoit notre conviction, elle dérange fortement ceux qui les exploitent…
Désinformation
Même si Le Figaro a publié un article rendant compte des résultats du sondage et du rapport de One Voice, ces résultats n’en ont pas moins subi une censure des médias. D’énormes intérêts sont en jeu.
La chape de plomb du silence qui étouffe le cri des animaux tente aussi de s’abattre sur le sentiment profond des Français. Face à cette censure, One Voice ne baisse pas les bras. Une grande campagne publicitaire fera entendre l’opinion des Français dès la rentrée prochaine.
Rapport : un constat accablant
COMME ANNONCÉ dans le précédent Animaction, One Voice a publié le rapport de deux biologistes sur les expériences menées sur les chiens et les chats en France au cours des trois dernières années. Ce rapport scientifique de Chris et Gill Langley a été envoyé avec les résultats du sondage, à tous les députés, sénateurs et aux ministres concernés par ce thème. Nombre de députés et de sénateurs répondent pour exprimer leur soutien à notre campagne et leur volonté de s’en faire l’écho auprès du gouvernement : c’est la première fois en France.
Manque de transparence
Selon les biologistes, auteurs du rapport de One Voice, la souffrance de ces animaux est inévitable. Ils affirment qu’il n’est pas possible de l’éliminer dans les établissements fournisseurs et dans les laboratoires et que le respect de normes adéquates ne peut être assuré.
Non seulement, les vivisecteurs brandissent l’argument de la santé pour justifier la cruauté des expériences, mais ils n’ont aussi aucune pitié à leur égard.
Le rapport relève le manque de transparence concernant l’administration de produits analgésiques et anesthésiques. On peut lire que « les 13 études de cas qui suivent ne constituent qu’une petite sélection d’articles scientifiques exposant en détail des expériences menées en France sur des chiens et sur des chats entre 1999 et 2002.
On peut remarquer qu’un certain nombre d’articles omettent de fournir les détails que l’on pourrait attendre concernant la manipulation et l’hébergement des animaux, leurs sources d’approvisionnement, et qu’il n’est pas précisé si des analgésiques ont été administrés aux animaux à l’issue de la période post-opératoire immédiate, et si oui, lesquels. Dans certains comptes-rendus, on a même omis de mentionner le nombre d’animaux utilisés dans les expérimentations. »
Le but de toutes ces pratiques reste bien maquillé. Car selon les docteurs Chris et Gill Langley « la logique qui sous-tend ces expérimentations est que la fin justifie les moyens: on entend souvent affirmer que s’il est possible de faire ainsi progresser la médecine pour les humains, alors il doit être permis de faire souffrir les animaux. Cette attitude est pourtant contraire à toute éthique, sachant que les autres animaux connaissent la douleur et l’angoisse de la même manière que nous. Leur souffrance est souvent vaine, car le fait que les maladies leur soient induites de façon artificielle et les différences qui existent entre les espèces compromettent la valeur pour l’être humain des résultats obtenus en expérimentant sur d’autres espèces animales (Chapitres 5 et 6). »
Graves manquements
Nous n’avons pas besoin de recourir à l’animal pour notre santé. Nous avons surtout besoin d’une volonté politique tournée vers l’avenir et un véritable progrès humain, avec les méthodes substitutives. Les auteurs du rapport affirment que « des progrès considérables ont été réalisés dans le développement et l’utilisation des méthodes de recherche substitutives… comme les techniques de biologie moléculaire, les méthodes à base de cultures de cellules, l’étude des tissus humains obtenus post mortem, la recherche clinique ou la modélisation sur ordinateur (Chapitre 6). »
Mais la France résisterait particulièrement à ces avancées techniques. Troisième par le nombre de chiens utilisés dans ses laboratoires, elle pratique plus encore d’expérimentations sur les chats que n’importe quel autre pays de l’Union Européenne (en 1999, on utilisait dans la recherche et l’expérimentation davantage de chats et de chiens qu’en 1993).
La France se démarque, encore, par ses manquements en ce qui concerne l’application correcte de six des mesures de la Directive de l’UE. Le gouvernement français a reçu de la Commission européenne un avertissement en 1998. Cela n’a pas suffi. En 2002, l’avocat général Geelhoed a déclaré que les exigences de la Commission étaient maintenues et a recommandé que la Cour de justice européenne déclare que la France avait manqué de satisfaire à ses obligations dans le cadre de la Directive 86/609-CEE et qu’elle soit condamnée.
De tels manquements sont particulièrement graves. Car ils n’ont certainement pas contribué à réduire la souffrance des animaux dans les laboratoires et à faire respecter la réglementation de l’approvisionnement de la recherche en chiens et en chats… Bien au contraire !
Importation et vol d’animaux
Les beagles sont les chiens les plus utilisés dans les laboratoires. Ils proviennent d’élevages. Mais si ce sont des chiens bâtards, la provenance est douteuse. Il est probable que ce soient des chiens errants ou des animaux de compagnie volés. Or la Directive l’interdit strictement.
Pourtant, voilà encore ce que Gill et Chris Langley ont observé : « Nos instances dirigeantes autorisent l’utilisation pour la recherche de chats et de chiens qui ne proviennent pas d’élevages spécifiques, elles permettent qu’un grand nombre de ces animaux soient importés de pays dans lesquels les exigences légales en matière de soins sont faibles, et elles permettent aussi que les entreprises qui élèvent et fournissent ces animaux soient peu réglementées (Chapitre 3). »
Malheureusement, il est dit dans le rapport que les articles scientifiques publiés par les chercheurs français montrent clairement que l’on continue d’utiliser couramment des chiens bâtards. Cela veut dire que de nombreux chercheurs se voient dispensés de respecter les exigences de la Directive 86/609 concernant l’utilisation de chiens d’élevage.
Autant dire que les vivisecteurs ont l’autorisation, au mépris des règles européennes, de pratiquer des expérimentations sur des animaux de compagnie, sur des chats et des chiens volés ou errants. Une opportunité de plus pour les trafiquants en tout genre !
Abus
Pourquoi une science, censée élever la raison au sommet des facultés de l’homme, s’acharne-t-elle à engendrer et perpétrer des actes moralement injustifiables et scientifiquement douteux ? L’action de cette raison passerait-elle par le prisme déformant de certains intérêts ?
Dans le rapport, les biologistes révèlent des abus, comme ces recherches sur des chatons séparés de leurs mères : «L’utilisation de 40 chatons dans une étude relevant de la recherche fondamentale est à la fois un abus, en ce qui concerne le nombre, et une chose injustifiable. »
Pour d’autres recherches, c’est le manque d’intérêt qui est pointé ou l’absence d’une quelconque application dans le domaine médical.
Que cherchent les chercheurs et tous ceux qui les soutiennent…? « L’acquisition de connaissances médicales nouvelles »? Nous sommes en droit d’en douter.
Le sondage et le rapport mobilisent les députés
UN FLOT ININTERROMPU de réponses de députés et de sénateurs arrive dans notre bureau de campagne. Quelles que soient les orientations politiques, ils reconnaissent les graves manquements de la France et souhaitent y remédier. Certains proposent de poser des questions écrites aux ministres concernés ou des questions orales lors des travaux parlementaires. D’autres enfin expriment leur soutien aux idées et au combat de One Voice. Voici de courts extraits des lettres de deux députés :
Philippe Dubourg, député UMP de la Gironde, se dit choqué du fait que, « au nom du progrès dans le domaine de la santé, on inflige à des animaux domestiques une souffrance sans pareille à un moment où, plus que jamais, la Science dispose de moyens autres que l’expérimentation sur le “milieu vivant”.» Philippe Dubourg appelle à la responsabilité collective pour faire pression sur les autorités et obtenir « l’abolition des expérimentations sur des animaux familiers, et qui sont pour beaucoup de nos concitoyens la seule compagnie. » Enfin il félicite One Voice qui « peut être fière de son combat comme, j’en suis sûr, des résultats qu’elle obtiendra. »
Voici un extrait de la question écrite qu’il pose à la ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies : il lui demande donc si « pour répondre à l’attente des Français, [elle] entend prendre des mesures dans ce domaine et lesquelles, pour qu’au-delà du progrès recherché s’appliquent ici aussi, les règles d’éthique auxquelles la France a été rappelée par la Commission européenne dès le 24 avril 1998 ».
Michel Voisin, député UMP de l’Ain, pense que l’expérimentation animale est un sujet sur lequel il reste un « vaste chantier à défricher» et conclut par : « Travaillons ensemble à faire avancer un combat et des idées qui vous tiennent à cœur. »
Et Jean-Claude Bois, député PS du Pas de-Calais, a sollicité l’aide de tout le groupe parlementaire PS de l’Assemblée.
Drôles de coulisses !
LE SONDAGE d’IPSOS commandé par One Voice était à l’origine de l’émission «À tort ou à raison » de Bernard Tapie, sur le thème de l’expérimentation animale. Muriel Arnal ayant été invitée à y participer, nous avons confié des documents aux journalistes pour aider à la préparation de l’émission. Peu de temps avant sa diffusion, contre toute attente, on nous a informés de l’annulation de cette première invitation.
Mais nos images, non identifiées One Voice, ont été utilisées dans le reportage, sans notre autorisation. Nous ne laisserons pas cette affaire sans suite…