Depuis plus de 5 ans, l’ECEAE se bat pour que la législation REACH mette un terme au test de Draize. Malgré l’existence de méthodes alternatives validées par les autorités, des dizaines de milliers de lapins continuent à être sacrifiés. La semaine dernière, la Commission nous a enfin entendus.
La Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale (ECEAE), dont One Voice est le représentant en France, salue la proposition déposée par la Commission pour le retrait du test de Draize de la législation REACH.
Le test de Draize utilise des lapins vivants pour des tests d’irritation : on frotte sur leur peau rasée ou on leur met dans les yeux les substances que l’on veut expérimenter. Cela peut provoquer des saignements, des ulcérations, des inflammations voire des brûlures ou même la cécité.
Plusieurs alternatives à ce test ont été validées par l’ECVAM (Centre européen de validation des méthodes alternatives) en 1998, 2006 et 2007 et par l’OCDE en 2004, 2009 et 2010. Elles utilisent notamment de la peau humaine reconstituée et testent séparément la corrosion et l’irritation.
Bien que ces tests aient été autorisés depuis 2009 en remplacement de ceux qui utilisent des lapins vivants, les textes officiels de REACH n’ont pas été modifiés. Ce flou réglementaire a incité les industriels à ne pas changer leurs habitudes. Il en résulte qu’en 5 ans, en Europe, 14 000 lapins ont été utilisés dans des tests d’irritations cutanés et 10 500 dans des tests oculaires alors qu’une alternative était disponible !
La mise à jour de REACH est réclamée par la Coalition depuis 2011. La semaine dernière, à l’occasion d’un meeting officiel, nos efforts et notre ténacité ont enfin été récompensés avec la soumission par la Commission européenne d’une proposition aux Etats membres. En supprimant l’obligation légale de recourir au test de Draize, les industriels pourront avoir la certitude qu’ils ne doivent plus utiliser ce test sur les lapins pour répondre aux exigences de REACH. Si le texte est changé à temps pour que soit respectée la prochaine échéance de REACH, plus de 18 000 lapins pourront être épargnés. Mais bien que la modification des textes soit une étape importante, il restera encore beaucoup de travail à fournir pour s’assurer de sa mise en œuvre…
Katy Taylor, docteure biologiste de la Coalition qui œuvre depuis 2009 à la reconnaissance de ces tests alternatifs, déclare : « Nous sommes heureux que la Commission ait confirmé souhaiter retirer l’obligation d’effectuer des tests sur des lapins vivants pour REACH, bien que nous soyons particulièrement frustrés qu’il ait fallu plus de 5 ans pour y parvenir. Grâce à notre persévérance cette modification a le pouvoir, si elle faite à temps, de sauver la vie de plus de 18 000 lapins. Nous demandons instamment à la Commission de saisir cette occasion de faire le bon choix pour les animaux en la réalisant rapidement. »
Muriel Arnal, présidente de One Voice, déclare : « Les yeux des lapins ne produisent pas de larmes. Ce test est une véritable torture pour eux. Nous allons maintenir notre implication sur ce dossier pour que les textes évoluent rapidement et nous assurer de leur application. Trop de lapins ont déjà souffert ! ».