Comme Léa et ses compagnons, des milliers de macaques sont encore utilisés par certains scientifiques, en dépit des avancées de la recherche et de la technologie. Nous avons un devoir d’information sur leur sort et leur martyr. Il est temps de lever le silence instauré par le lobby de l’expérimentation. Les macaques doivent être connus, reconnus et respectés !
Début de vie difficile
Les primates non-humains utilisés dans les laboratoires peuvent avoir plusieurs provenances. Officiellement, ils sont tous nés dans des élevages spécialisés et, en 2022, leurs parents devront également y avoir vu le jour. A l’heure actuelle, certains élevages se fournissent encore directement dans la nature, notamment en macaques crabiers, comme l’avait montré les investigations de One Voice et de la BUAV au Cambodge. L’île Maurice, est le deuxième plus important exportateur de macaques dans le monde. Avec l’importation de 1199 macaques, la France se classe numéro 2 mondial et numéro 1 en Europe… Pour les bébés quoiqu’il en soit, arrachés souvent trop tôt aux bras de leur mère, la vie s’annonce difficile dès les premières semaines. Les laboratoires n’offrent le plus souvent aucun enrichissement aux animaux qu’ils hébergent. Les cages sont désespérément vides de tout accessoire et certains individus sont également maintenus isolés. Pour des animaux que l’on sait si cognitivement développés et profondément sociaux, la vie n’est que stress, ennui et peur…
Le transport de la honte
Pour ces singes, le calvaire est bien loin de s’arrêter là. De l’élevage aux laboratoires, un grand transporteur aérien français a accepté d’être partenaire à la fois des élevages aux pratiques illégales de l’île Maurice ou d’ailleurs et des chercheurs peu enclins au progrès : Air France. L’implication de cette compagnie facilite l’odieux transfert des animaux depuis leurs terres d’origine jusqu’aux laboratoires du monde entier. Depuis 1996, One Voice mène campagne pour que la compagnie aérienne cesse de transporter des primates et d’autres animaux destinés aux laboratoires, comme l’ont fait la majorité de ses concurrentes sous la pression de l’opinion publique. Elle a reçu les preuves des expériences subies par ceux qu’elle a eus à bord et continue malgré tout de fermer les yeux.
Pas de répit dans les laboratoires
Dans les laboratoires, les singes peuvent servir longtemps. Pour être « rentabilisés » (sic) certains sont utilisés plusieurs fois, voire même par différents établissements. Le macaque rhésus est l’animal de prédilection pour les études cognitives, tandis que le macaque crabier est le plus utilisé pour la recherche biomédicale, en particulier pour des études d’innocuité des médicaments. La récente enquête de la BUAV et Soko Tierschutz au sein du Max Planck Institute for Biological Cybernetics en Allemagne a révélé toute l’horreur des expériences réalisées sur des macaques pour la recherche fondamentale. Pourtant des études similaires sont également réalisées sur l’être humain, évidemment selon des procédés non invasifs…
Un second souffle pour la campagne de One Voice
Le second souffle de la campagne de One Voice pour l’abolition de l’expérimentation sur les primates non-humains les concerne tous mais en particulier les macaques, les plus nombreux et de très loin, à être expérimentés. Le désintérêt du public, voire le mépris, pour les macaques est une carte blanche donnée aux chercheurs, aussi bien pour le nombre de ces singes expérimentés que pour la cruauté des expériences faites sur eux ! Une meilleure connaissance du peuple macaque par le public peut faire la différence pour mettre la pression sur le lobby de l’expérimentation. La campagne engagée en partenariat avec la BUAV comprend plusieurs volets, qui incluent leur élevage, leur transport et leur utilisation :
– Une action de sensibilisation, qui doit permettre de réhabiliter les macaques aux yeux du public en les faisant connaître et aimer, avec une campagne d’affichage dans le métro parisien et la diffusion d’affichettes au niveau national.
– Une action d’information et d’une cyberaction auprès de l’Office du tourisme de l’Ile Maurice à Paris et de l’Ambassade mauricienne. La pétition contre le transport des singes par Air France continuera également à être diffusée.
– La préparation d’un rapport sur la sentience des macaques et la recherche d’appui de Députés pour faire pression sur le Ministère de la Recherche.