L’ECEAE, représentée en France par One Voice, pointe du doigt les moyens dérisoires investis par les membres de l’UE pour le développement des méthodes alternatives à l’utilisation des animaux pour les tests des substances chimiques, tel que prévu par REACH.
Un investissement dérisoire…
En accord avec la règlementation REACH, chacun des 27 Etats membres de l’UE doit remettre chaque année à la Commission européenne un rapport qui indique leur avancement dans ce domaine. Or ceux qui ont été rendus publics cette année indiquent un investissement en 2010 d’à peine 8 millions d’euros par an pour le développement de méthodes substitutives. Une somme dérisoire, lorsque l’on sait que le budget de la Commission européenne pour le secteur scientifique était de 6 billions d’euros la même année !
… voire absent !
L’étude détaillée de ces rapports par l’ECEAE a mis en évidence que près de la moitié – 13 sur 27 – des Etats membres étaient incapables d’indiquer la moindre dépense dans le développement des méthodes substitutives… 4 autres ont investi moins de 10 000 euros ; 2 moins de 100 000 euros, et à peine 8 plus de 1 million d’euros…
Un besoin pourtant urgent
La mise en place d’alternatives à l’expérimentation animale est particulièrement urgente dans le cadre de REACH. En effet, certains tests de toxicité sacrifient plusieurs centaines de rats et de lapins à chaque procédure ! L’estimation du nombre total d’animaux sacrifiés dans le cadre de REACH est de plus de 13 millions… La seule solution pour les épargner est la mise en place de nouvelles méthodes, ce qui implique un investissement suffisamment – plusieurs centaines de millions d’euros. La méthode alternative au cruel test de Draize sur les lapins aurait par exemple coûté 600 millions d’euros à L’Oréal…
Pour le respect de REACH dans son intégralité
L’article 1 de REACH spécifie que l’un de ses objectifs principaux doit être « la promotion de méthodes alternatives pour l’évaluation des substances dangereuses ». Par ailleurs, selon la directive européenne 2010/63, article 47 : « La Commission et les États membres contribuent à la mise au point et à la validation d’approches alternatives (…) ; ils prennent toutes les mesures qu’ils jugent appropriées pour encourager la recherche dans ce domaine ». Il est donc d’autant plus choquant de constater que les pays européens ne s’impliquent pas réellement et attendent que ce soit le secteur privé qui se charge de développer des méthodes substitutives. Il est temps qu’ils prennent leurs responsabilités, c’est ce que le public attend d’eux !