En juin 2001, One Voice est alertée par un habitant de l’Indre de l’existence d’un projet de création de laboratoire d’expérimentation animale sur la commune de Chaillac. Le Docteur vétérinaire Luc Pollet est à l’origine de ce projet. Il souhaite remplacer ses deux centres d’expérimentation existants par une nouvelle infrastructure. En enquêtant, One Voice découvre que le Docteur Pollet pratique des expériences sur des animaux dans des conditions pour le moins contestables. Pour récupérer du sang, des poulets sont saignés avec une lame de bistouri et jetés vivants dans des poubelles, des cochons sont tués à coup de masse. Ces informations nous sont confiées par un ancien salarié. Une autre personne atteste que des animaux sur lesquels des expérimentations ont été pratiquées, sont revendus pour la consommation humaine.
Chaillac et ses trois labos
Mener des campagnes, dénoncer les scandales, motiver le public pour la cause animale, c’est le travail quotidien de One Voice, mais c’est sur le terrain que ces actions trouvent leur légitimité.
Au mois de juin 2001, un habitant de l’Indre alerte One Voice et signale le projet de création d’un grand laboratoire d’expérimentation animale dans sa région. À l’origine de cette entreprise, un vétérinaire qui dirige déjà deux centres de vivisection.
Visions d'horreur
Aussitôt, notre équipe se lance. Direction Chalais : le laboratoire du Grand Balabran dirigé par le docteur Pollet qui expérimente des médicaments et des produits chimiques. Ce que nous allons découvrir dépasse ce que nous pouvions imaginer. L’expérimentation animale est toujours révoltante. Mais dans ce cas précis, vous allez voir que les vivisecteurs (qui agissent souvent sous couvert de servir l’humanité) n’hésitent pas, à mettre en danger la santé d’autrui.
Là, dans une ferme, des cochons, des chats et des chiens subissent le martyre. Les hurlements desquels se dégage une souffrance absolue, voici ce qui frappe aux abords du site. Ils ne cesseront pas tout le temps de notre présence sur les lieux. Puis, l’odeur de la peur et de la mort. Des chiens accourent vers nous pour chercher des caresses, un regard. Certains restent en arrière, terrorisés. Leur âge laisse imaginer qu’ils sont là depuis des années, dix ans peut-être. D’autres sont très jeunes, six mois à peine. Des femelles ont visiblement eu de nombreuses portées. On aperçoit les chats, des abyssins pour la plupart. Ils sont très prisés par les vivisecteurs.
Absence de soins
Sur un lieu-dit voisin, ce sont des poulets, des vaches et des veaux. D’après les déclarations d’anciens salariés et des autorités compétentes, les expériences seraient pratiquées là dans toute leur horreur. Des chiens auraient subi des tests de castration chimique par injection dans les testicules et auraient été laissés sans soins ensuite.
Après avoir été expérimentés, les poulets auraient été saignés et mis dans un sac poubelle, agonisant de longues heures les uns sur les autres. Certains auraient été vendus pour la consommation humaine après les tests, ce serait également le cas des cochons, parfois tués à coups de masse. Des prélèvements de muscles sembleraient avoir été effectués sur des veaux et des dindes sans anesthésie. Les veaux naissants de vaches expérimentées seraient entrés eux aussi dans le circuit alimentaire.
Dépôt de plainte
Le docteur Pollet envisageait de créer à Chaillac un vaste laboratoire, remplaçant les deux centres existants. Plusieurs habitants de la région se sont mobilisés contre le projet à l’étude à la chambre de commerce de Châteauroux. One Voice a continué ses investigations et a déposé une plainte en justice. Nous ne sommes pas seuls. La Direction des services vétérinaires, qui soupçonne le docteur d’avoir falsifié des bons d’équarrissage, a transmis le dossier au Procureur de la République.
Manif à la campagne
Des motivations simples
La position éthique de One Voice vis-à-vis de l’expérimentation animale pour les produits vétérinaires est claire : nous combattons la vivisection sous toutes ses formes. Certaines méthodes de mise à mort, l’étude de la castration des chiens par injection d’un produit chimique dans les testicules, la transplantation des mâchoires sur des chatons de trois mois (expériences «vétérinaires » pratiquées actuellement à Paris), l’empoisonnement de milliers de chiens, chats, souris, pour des tests de médicaments vétérinaires sont inadmissibles. Les méthodes substitutives, plus fiables et sans cruauté doivent être employées.
Étonnant dénouement
Quelques mois après son dépôt de plainte, One Voice apprend avec stupeur et déception que la seule infraction retenue à l’encontre du Docteur Luc Pollet est l’établissement de faux bons d’équarrissage. Il est condamné à verser 450 euros d’amende pour faux et usage de faux en octobre 2002. One Voice n’ayant pas reçu de convocation à l’audience, elle n’a pas pu se constituer partie civile et faire entendre ses arguments en faveur des animaux.