Après deux ans et demi de procédure, Green Hill, élevage de beagles pour les laboratoires, a été reconnu coupable de cruauté, de maltraitance et d’euthanasie illégale par le tribunal de Brescia en Italie. 3000 beagles lui sont définitivement confisqués. C’est un pas immense pour tous les animaux expérimentés en Europe !
La LAV, association représentante de l’ECEAE en Italie comme One Voice l’est en France, vient de remporter une victoire historique. Après 2 ans et demi de procédure, Green Hill ; une des filiales italiennes du groupe Marshall ; a été reconnue coupable d’actes de cruauté, de maltraitance et d’euthanasie illégale. En condamnant cet élevage de chiens destinés aux laboratoires, la justice italienne ouvre une voie importante pour tous les animaux expérimentés ou commercialisés pour des expériences dans l’Union Européenne.
Jusqu’en 2012, Green Hill a fourni en beagles les laboratoires de toute l’Europe. Mais en avril 2012, après plusieurs années d’enquête et de protestation, les chiens ont été saisis et confiés à la LAV et Legambiente (une autre association italienne) par le procureur de la République. Plusieurs responsables de l’élevage ont été accusés d’actes de cruauté, de maltraitance et d’euthanasie illégale. Leur condamnation en première instance a été confirmée aujourd’hui par le Tribunal de Brescia :
Ghislane Rondot, directrice exécutive, a été condamné à un an et demi de prison ; Roberto Bravi directeur, a été condamné à un an de prison et à une amende et Renzo Graziosi, vétérinaire de l’élevage, à un an et demi de prison. Leur peine a été également assortie d’une interdiction d’exercer de deux ans.
Cette condamnation exemplaire est une reconnaissance officielle de la souffrance des animaux élevés pour les laboratoires par Green Hill. Elle constitue un précédent qui devrait faire jurisprudence. La confiscation définitive des beagles saisis en 2012 est une première en Italie et en Europe quant au nombre d’animaux concernés et aux implications légales.
Par ailleurs, l’élevage ne pourra pas réouvrir ses portes. Depuis mars dernier en effet, l’élevage de chiens, de chats et de primates pour la recherche est interdit en Italie…
Parmi les preuves produites par la LAV, il a été montré que l’élevage tuait les chiens malades plutôt que de les soigner pour faire des économies et parce qu’ils n’étaient plus «exploitables». Des chiots ont ainsi été euthanasiés parce qu’ils étaient atteints d’une simple dermatite. Au sein de Green Hill, les chiens se reproduisaient continuellement, de sorte qu’il était plus simple et moins coûteux de remplacer ceux qui étaient «déficients» par des nouveau-nés plutôt que de les soigner…
La LAV a décidé de consacrer l’indemnité reçue à titre de partie civile à un fond de développement des méthodes substitutives. Avec le prix officiel remis en décembre 2013 aux biologistes Michela Kuan, coordinatrice de la campagne expérimentation animale de la LAV, et au Dr Susanna Penca chercheuse en médecine expérimentale à l’Université de Gênes, l’Italie a de belles promesses à tenir !
Muriel Arnal, présidente de One Voice déclare : «Nous nous réjouissons de cette avancée. Cette victoire est celle de toutes les associations qui luttent contre les grands lobbies. Elle démontre que notre combat est loin d’être vain. Ensemble, nous sommes forts et nous pouvons faire front et faire avancer la Science sur la voie de l’éthique. Les animaux n’ont pas leur place et aucun rôle à jouer dans les laboratoires !»
