Triste retour sur Terre pour les animaux embarqués lors de la mission spatiale franco-russe Bion M. One Voice s’alarme de la reprise des missions « scientifiques » sacrifiant des animaux au nom de la conquête spatiale.
Un équipage otage
Le 19 mai dernier, la capsule Bion M touchait le sol russe de la région d’Orenbourg, à 1200 km de Moscou après un vol orbital d’un mois. À son bord, 45 souris, 8 gerbilles de Mongolie, 15 lézards, 20 escargots et d’autres organismes vivants avaient été embarqués et placés sous surveillance vidéo permanente afin d’étudier sur eux les effets de l’apesanteur.
Une « mission réussie » ?
Une « expérience globalement réussie » selon les autorités russes qui indiquent tout de même que tous les animaux n’ont pas survécu. Moins de la moitié des souris sont revenues vivantes alors que suite à un problème technique, l’ensemble des gerbilles sont mortes pendant le vol…
Les missions Bion
Les missions Bion ont vu le jour en 1973, sous l’impulsion de grandes puissances internationales comme la Russie, les USA et la France. Financés par des millions de dollars, les satellites de la famille Bion sont destinés à mener des expériences biologiques en orbite. Le but étant d’étudier les conditions à réunir pour porter les durées de vols spatiaux à 2 ou 3 ans sans préjudice pour la santé humaine.
Des sacrifices
L’envoi d’animaux dans l’espace est systématique avant d’envoyer des humains. Et pourtant nombreuses sont les questions sur les limites des comparaisons entre les modèles humains et animaux. Au nom de la conquête spatiale, des tests invasifs sont réalisés sur les animaux afin de comparer les effets du vol sur les organismes…En témoignent les 10 souris qui ont subi des prélèvements musculaires et osseux sur le site même de l’atterrissage de la capsule Bion M.
L’histoire se répète
Bion M pour « modernisé » est la douzième mission de ce genre. En 1996, la mission très controversée Bion 11 avait envoyé différentes espèces pour une mission de 14 jours dans l’espace, dont deux jeunes macaques rhésus. L’un des deux, Multik, est mort 24 heures après avoir atterri, échappant ironiquement à un long mois de tests et de prélèvements prévus post mission.
1997 : une mobilisation fructueuse
Suite à cette mission, une campagne de mobilisation internationale contre le sort des animaux cobayes menée par One Voice et Peta, bientôt rejointes par différentes associations avait fait plier la Nasa : sous la pression, celle-ci avait ainsi mis un terme à la mission Bion 12, qui prévoyait d’envoyer d’autres primates dans l’espace en 1997. Cette victoire montre que la mobilisation est efficace.
La conquête avant tout
Mais après une pause de 15 années, ce programme désormais franco-russe, relance une volonté affichée de conquérir la planète Mars. Les Russes comptent d’ailleurs démarrer en 2030 l’installation d’une base intermédiaire sur la Lune. Le CNES* a quant à lui annoncé dans un récent communiqué, la programmation d’un prochain vol pour 2014, laissant présager de nouvelles victimes animales.
Agir
Votre mobilisation est importante ! Tous ensemble, nous pouvons obtenir une nouvelle victoire ! Envoyez une lettre de protestation au CNES pour vous indigner et demander l’arrêt des vols spatiaux avec animaux !
*Centre d’études spatiales français