La misère franchit toutes les frontières. Elle est immense. Torture, massacres, oppression, terreur, maltraitance, exploitation, ravagent le monde des humains comme celui des animaux. De nombreuses associations humanitaires luttent pour tenter de soulager ces souffrances intolérables et nous sommes solidaires de leur combat.
ONE VOICE a choisi de mettre toute son énergie au service des plus exclus des exclus. Elle se consacre à amplifier la voix des animaux qui ne peuvent même pas dénoncer leurs bourreaux, saisir la justice et se défendre. Ceux qui pour de l’argent torturent, massacrent, exploitent les animaux sont également des dangers potentiels pour l’humanité tout entière. Comment s’étonner qu’une médecine fondée sur la culture de la vivisection ignore la douleur et la peine des personnes opérées ? Comment s’étonner qu’une agriculture dévoyée qui donne à manger de la viande à des vaches ait pu déclencher un processus mortel dont sont victimes les consommateurs ? Comment s’étonner que l’élevage intensif, où la maltraitance est érigée en principe au service du profit, se traduise par l’empoisonnement de la nature, des sols, des eaux et des bords de mer ? Comment s’étonner que les réseaux de trafiquants d’animaux soient connectés aux trafiquants d’armes, de drogue et d’humains ? Oui, défendre les animaux, c’est faire rempart à toutes les violences, aux plus grandes injustices, et c’est notre combat. Ce combat est dur et quotidien. La détresse animale est si grande ! Mais, avec les moyens que vous nous donnez, chaque jour peut devenir une victoire.
Un sauvetage poignant
Ainsi nous venons de libérer légalement neuf petits beagles, une race réputée pour sa douceur, de la prison des vivisecteurs.
Neuf petits beagles qui, grâce à vous, ont pu sortir de l’enfer et avoir la chance d’une nouvelle vie, à la lumière du jour, dans la chaleur d’un foyer. En septembre 2000, nous vous annoncions la préparation d’un sauvetage de beagles de la vivisection. De nombreuses familles s’étaient proposées pour les accueillir. One Voice mettait en place tous les moyens pour que cet espoir devienne une réalité. Et c’est en septembre 2001 que cette libération est enfin devenue possible. Les trois beagles, Octave, Pilou et Juliette, sauvés en septembre et les six, Agathe, Câline, Chloé, Jerry, Jumper et Max, sauvés en octobre, ont tous subi des expériences de produits vétérinaires, parfois des prélèvements de parties d’organes. Certains survivaient dans des cages sur un sol humide, à même les cailloux. C’est à peine s’ils pouvaient recevoir la lumière du jour. Juliette était seule dans un coin sombre, privée de tout contact avec ses congénères. Quelle a dû être sa souffrance ! On sait que les beagles ont particulièrement besoin du contact social.
Des nouvelles des rescapés
Dès leur libération, les chiens ont aussitôt été placés dans des familles d’accueil, des amis de One Voice. Octave, deux ans, a appris à jouer. Mais, comme l’explique Françoise qui l’a adopté : « Lors des promenades, il est encore totalement terrorisé par les gens qu’il croise dans la rue. » Pilou était très affaibli. Cinq années passées dans cet enfer à être torturé l’ont certainement marqué à vie. La terreur avait tué en lui toute lueur d’espoir. Pétrifié de peur, le regard vide, il ne pouvait marcher en laisse. Le cauchemar du laboratoire hante encore ses nuits. Chaque matin, il se réveille terrifié.
Juliette ne supporte pas les vêtements blancs. Lorsqu’elle a vu Claudine qui portait une robe claire, elle a manifesté une extrême frayeur. Le traumatisme des blouses blanches de ses tortionnaires la suivra encore longtemps. Câline, Chloé et Jumper se sont assez vite adaptés à leur nouvelle vie. Agathe a appris à marcher en laisse et à oublier la peur qui paralysait totalement son petit corps le jour du sauvetage.
Les plus perturbés sont Max et Jerry. Max pesait 9 kg à sa libération, au lieu de 15, d’après le vétérinaire qui l’a examiné. Il était couvert de plaies et de grandes cicatrices. Max partageait sa cage avec un autre beagle qui l’empêchait de s’alimenter et tentait régulièrement de le tuer. Ce beagle a été euthanasié avant notre intervention, ses conditions de vie étaient sans doute responsables de son agressivité. Max était si maigre et si effrayé le jour de son sauvetage que nous avons cru qu’il ne survivrait pas. À présent, il partage un grand jardin et l’amour d’une famille avec Jerry qui est de loin le plus terrorisé des neuf rescapés. La télévision, les portes, les rires, le moindre bruit, tout le pétrifie d’effroi. À peine commence-t-il à s’approcher timidement de la personne qui l’a recueilli. Il n’est pas encore possible, pour lui, de s’abandonner au bonheur des caresses.
Et tous les autres…
Octave, Pilou, Juliette et les autres sont sauvés. Ils peuvent se reconstruire auprès de leurs amis humains. Mais combien d’autres innocents, dans le silence glacial, endurent encore la cruauté des hommes ! Combien d’autres animaux souffrent le martyre dans les laboratoires désertés par la vie ! Non seulement il y a les chiens, mais aussi les chats, les chimpanzés, et tous les primates, les lapins, les rats, les souris. La liste est longue. Ils sont des millions rien qu’en France. C’est pour eux que One Voice mène des enquêtes et des campagnes contre des firmes souvent colossales et très protégées. Pour eux, à présent, nous avons des preuves, photos et films, de la souffrance des animaux « de laboratoire ». Le sauvetage qui a redonné la vie à tous ces chiens, rescapés de l’horreur, servira aussi de témoignage face aux mensonges et à la torture. Aujourd’hui, plus que jamais, One Voice va faire entendre la voix de ces petits innocents suppliciés.