La méthode chimique est plus fiable
Le test consistant à injecter des extraits de coquillages (huîtres et moules) à des souris pour déceler la présence éventuelle de micro-algues toxiques pour l’être humain est abandonné depuis le 1er janvier 2010 en France. One Voice rappelle que si deux souris sur trois mouraient dans les 24 heures suivant l’injection, les coquillages étaient interdits à la vente. Ce test biologique, peu fiable, est remplacé par une méthode chimique par spectrométrie de masse, plus performante.
Le ministère de l’Agriculture et de la Pêche a annoncé, le 2 janvier, que les laboratoires d’analyse avaient été équipés du matériel nécessaire pour que ce changement de méthode soit opérationnel sur l’ensemble du territoire national au 1er janvier.
Le test chimique, déjà utilisé par plusieurs pays européens, décidera désormais des ouvertures ou des fermetures des bassins conchylicoles. Le test sur souris (lire encadré) est toutefois maintenu dans le dispositif de vigilance vis-à-vis des toxines inconnues ou émergentes qui vient d’être mis en place, a précisé le ministère.
Des souffrances évitées
Depuis plusieurs années, les méthodes de surveillance sanitaire des coquillages étaient critiquées par les professionnels et les associations de défense animale pour leur manque de fiabilité et les souffrances qu’elles causaient à de nombreuses souris. Les résultats obtenus étaient contradictoires d’un laboratoire à l’autre et d’une expérience à l’autre. Les chercheurs étaient incapables d’identifier la substance responsable de la mort des souris, qui ne reflétait pas la dangerosité des coquillages pour les humains.
En 2005, 1 880 tests sur souris ont été réalisés dans ce cadre, utilisant chacun un minimum de trois souris. Leur nombre a été multiplié par 5 en 10 ans suite à des recommandations de la Commission européenne.
La modification de la réglementation européenne – le test sur souris est considéré comme l’unique méthode de référence par Bruxelles depuis 1991 – devrait être adoptée dans les prochaines semaines, selon le ministère.
One Voice se réjouit de l’abandon de ce test, critiqué par les experts depuis des années, et continue son combat pour le remplacement de l’expérimentation animale par des méthodes substitutives. Car pour l’association, cette décision ne va pas assez loin. Au regard des informations scientifiques concernant le test sur souris, elle demande l’abandon pur et simple de ce test, quelle que soit la substance testée.
Ce test cruel est maintenu dans un nouveau dispositif
Le test sur souris est utilisé dans le dispositif de vigilance vis-à-vis des toxines inconnues ou émergentes présentes dans les coquillages destinés à la consommation humaine mis en place par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
L’injection d’extraits de glandes digestives des coquillages dans l’abdomen des souris est très douloureuse. Si une toxine est présente, elle provoque des diarrhées, des convulsions, des paralysies puis la mort des souris. Celles qui ne sont pas intoxiquées sont euthanasiées.