Les biotechnologies sont un secteur en pleine expansion. Manipulations génétiques, clonages, xénogreffes (transplantations d’organes d’animaux chez les humains), animaux transgéniques… les laboratoires rivalisent d’ingéniosité et de moyens. Jusqu’où peut-on aller dans l’altération ou la modification de la constitution génétique d’organismes vivants ? Très loin, si l’on en croit les résultats des recherches menées en la matière à des fins médicales ou commerciales. Et ce au mépris de toute règle morale, de tout respect de la nature et des animaux.
Le profit en ligne de mire
Les souffrances entraînées par de telles expériences provoquent des douleurs extrêmes et souvent irréversibles : tumeurs, malformations, difformités crâniennes ou du squelette, stérilité, arthrite, diabète… En plus de bafouer les droits les plus fondamentaux des animaux, celles-ci aboutissent à la naissance de « monstres » comme des poulets à quatre cuisses, des saumons démesurés, des mouches avec des yeux aux pattes… Et pour quels résultats ? Si des avancées pour la santé de l’homme sont certes possibles, force est de constater que le profit qui peut en être tiré est souvent en ligne de mire. Certaines firmes s’empressent de breveter leur « invention », comme si ces êtres sensibles étaient de simples machines, et l’intérêt économique d’animaux, ou de végétaux, « rentables » est évident.
Risques pour l’homme
Toutefois, chosifier un être vivant pour du profit est-il véritablement dans l’intérêt de l’homme ? Sa sécurité n’est-elle pas mise en danger ? La seule certitude à l’heure actuelle, c’est que les conséquences de l’introduction dans l’environnement d’OGM (organismes génétiquement modifiés) animaux, comme végétaux, sont inconnues. Outre le rejet d’organes dans le cas de xénogreffes, les risques d’infection de l’homme par des virus et rétrovirus endogènes de singes ou de porcs migrant dans l’organisme sont patents. Ce facteur de risque a d’ailleurs conduit le Conseil de l’Europe a voté un moratoire sur les xénogreffes le 29 janvier 1999 visant à définir une certaine éthique dans l’utilisation des biotechnologies.
Principe de précaution
En l’état actuel des connaissances, ONE VOICE milite pour un code de bonne conduite dans l’utilisation des biotechnologies et encourage tous les citoyens-consommateurs que nous sommes à user de notre « principe de précaution » personnel chaque fois que la vie, des humains comme des animaux, peut être mise en danger.
« Il est facile de comprendre que l’écart encore plus grand entre la souris (un animal de laboratoire couramment utilisé) et l’humain invalide les tentatives de recherche de médicaments et de thérapies. Il n’y a rien d’étonnant que plus de 20 années de recherche sur des souris transgéniques, qui ont coûté des millions de dollars aux contribuables, n’ont produit aucun traitement ni de remèdes. »
(cf. TEST TUBES WITH TAILS, The Scientist, Vol 16, N° 3, pages 22-24)
Quelques exemples d’expériences en cours :
. à des fins médicales
– souris humanisées pour voir comment le prion, à l’origine de la vache folle, peut infecter l’homme ;
– mouches modifiées grâce à des gênes de souris qui entraînent la naissance des yeux au bout des pattes ;
– animaux agricoles sécrétant des protéines utilisées dans l’industrie pharmaceutique suite à l’ajout de gènes étrangers (le plus souvent des gènes humains) ;
– valvules cardiaques issues de porcs humanisés,
– maïs mis au point à partir de gènes d’un scorpion,
– cœur de rat « ressuscité » trois jours après sa mort par adjonction de cellules embryonnaires,
– cochons à la truffe luminescente, etc.
. à des fins commerciales
– poulet à quatre cuisses, porc à quatre jambons ;
– poulet sans plumes ;
– saumon qui grossit dix fois plus vite, etc.