One Voice et les membres des 26 autres associations représentantes de la Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale se sont rassemblés devant le Parlement européen, le 9 mars, à Strasbourg, pour défendre les animaux utilisés en expérimentation dans les laboratoires.
Les militants, tenus à l’écart, ont eu le soutien d’une députée
Des militants des Pays-Bas, de Belgique, de République Tchèque, d’Allemagne et de France étaient présents, malgré le froid et le mauvais temps, de 13 heures 30 à 16 heures, pour assister à l’arrivée des députés au Parlement européen. Les manifestants ont été cantonnés derrière des barrières, loin de l’entrée du Parlement européen, alors qu’habituellement, les rassemblements devant ce parlement sont autorisés autour de l’entrée des voitures et des piétons. Une députée européenne, Mojca Drcar Murko, a rejoint les manifestants pour leur apporter son soutien.
12 millions d’animaux utilisés chaque année
La directive européenne de 1986 (86/609) concernant les animaux dans les laboratoires est en cours de révision par l’Union européenne (UE). Elle déterminera la politique de l’UE en matière d’expérimentation animale pendant au moins les dix ans à venir. La proposition actuellement sur la table de la Commission européenne n’apportera aucune amélioration pour les 12 millions d’animaux expérimentés chaque année en Europe. La Commission parlementaire Agriculture a commencé à examiner le texte de la directive 86/609 le 9 mars au soir.
Des demandes pourtant mesurées
One Voice demande l’adoption d’une stratégie conçue pour faire diminuer progressivement le nombre d’animaux utilisés pour l’expérimentation. Cette stratégie comprend plusieurs volets, dont :
– l’interdiction des expériences sur les primates, les chats et les chiens ;
– l’interdiction sans exception d’utiliser des animaux capturés à l’état sauvage ;
– l’augmentation de moyens pour le développement de méthodes alternatives à l’expérimentation animale ;
– davantage de transparence au sujet des expériences sur les animaux.
Les lacunes de la nouvelle directive
One Voice souligne la timidité de la révision de la directive concernant les animaux utilisés en expérimentation. Rien n’est proposé pour accélérer la recherche sur le développement des méthodes substitutives. La nouvelle directive parle de limiter les procédures engendrant une « souffrance sévère » sans la définir.
Malgré la promesse de l’interdiction d’expérimenter sur les primates non humains, des dérogations pourront être accordées. Le prélèvement d’animaux sauvages – y compris d’espèces protégées – sera également autorisé par dérogation. Des chiens et des chats n’ayant pas été élevés à des fins d’expérimentation pourront aussi être utilisés. One Voice demande l’arrêt pur et simple des expériences sur les chiens et les chats. Cette mesure va à l’opposé des demandes de l’opinion publique et risque en plus de provoquer la reprise des trafics et des vols.
Le projet de nouvelle directive ne précise pas qu’il est possible, pour les Etats membres, d’adopter une législation plus sévère, alors qu’un article avait été inséré à ce propos dans la directive d’origine.
One Voice rappelle que la France est le numéro un pour le nombre d’animaux expérimentés en Europe et que l’Union européenne doit être plus rigoureuse dans l’application de ses directives par ses Etats membres.