Lait démaquillant testé sur des cochons d’Inde, produit d’hygiène corporelle testé sur des beagles, absence d’anesthésie, sadisme du personnel, infractions quotidiennes à la loi, voici le constat fait par One Voice après une enquête unique en France.
Il aura fallu deux ans pour mener à bien la première investigation dans un laboratoire français qui pratique en sous-traitance des expériences sur les animaux pour une multitude de firmes.
Des tests cosmétiques
Nous avons à présent la preuve formelle que de très grandes firmes cosmétiques testent non seulement leurs ingrédients mais aussi leurs produits finis sur les animaux.
Sadisme
En plus des expériences sans anesthésie, du stress de la captivité, de la peur, les animaux subissent le sadisme du personnel : utilisation du karcher sur des chiens, coups de poing dans la tête des lapins lorsqu’ils bougent et hurlent de douleur, jeux de football avec des souris vivantes en guise de ballon, etc.
Infractions à la loi
Les tests pyrogènes consistent à mesurer la température de lapins auxquels a été injecté un produit. Dans ce laboratoire, il arrivait qu’un même lapin reçoive deux injections de deux produits différents, ce qui, aux dires des techniciens pratiquant les tests, faussait les résultats et les rendait inexploitables.
Les cochons d’Inde placés sous des UV doivent être anesthésiés pour éviter la douleur et afin qu’ils restent immobiles. Ce n’était clairement pas le cas – on les voit bouger sur la vidéo.
Dans ses tests de photosensibilité, un carton troué placé sur le dos de l’animal ne laisse apparaître que la partie de la peau sur laquelle est mis le produit. En bougeant, les cochons d’Inde déplacent le carton et la peau enduite du produit à tester ne se trouve plus exposée aux UV – résultats faussés, encore une fois.
De récents sondages (1999) ont prouvé que les Français sont majoritairement opposés à l’expérimentation animale en cosmétologie (56%) et que 87% d’entre eux souhaitent un étiquetage des produits testés sur les animaux.
HISTOIRE DE QUELQUES ANIMAUX
Mikky et Irène ont eu de la chance. One Voice a pu les sauver avec d’autres cochons d’Inde. Leur réhabilitation est en bonne voie.
Anouk a passé deux mois dans la cage du laboratoire. Tous les jours, on appliquait un produit à tester dans son vagin. À la fin de l’expérience, elle a été renvoyée au grand élevage de l’Yonne (voir Animaction n°19) auquel le laboratoire l’avait louée. À l’heure qu’il est, elle doit être en train de subir d’autres tests ailleurs, à moins qu’elle ne soit déjà morte.
Léon, Rouky, Pluto et Sammy ont passé 72 semaines enfermés dans une cage minuscule. Ils étaient des animaux » contrôles » par rapport à l’échantillon de beagles testés : ils n’ont pas subi de tests. À la fin de l’expérience, ils ont servi aux employés qui souhaitaient » se faire la main « .
Comme Anouk, Charlotte a subi le test d’un produit dans son vagin pendant deux mois. À son arrivée au laboratoire, elle était terrorisée. Un animalier avait pour rôle de l’apprivoiser afin qu’elle se soumette chaque jour plus facilement à l’expérience. Elle aussi est repartie à l’élevage pour être vendue ou louée à un autre centre d’expérimentation.
Alex faisait partie du même lot que Léon. Pendant 3 mois, on l’a forcé à ingurgiter un produit chimique. Certains de ses compagnons ont été très malades. Tous ont été tués à la fin du test.
VIDÉO : EXPLICATION DES IMAGES
CHIENS BEAGLES
– Chienne subissant le test d’un produit d’hygiène corporelle dans son vagin. Après l’expérience, elle fut renvoyée à l’élevage auquel le laboratoire l’avait louée.
– Beagles dans un test de DL 50 (dose léthale 50 – ce test date des années 1950 !). Pendant trois mois, 56 beagles ont ingurgité un produit quotidiennement. Le test s’arrête soit lorsque 50% des animaux de l’échantillon sont morts, soit après le nombre donné de semaines – ce qui fut le cas ici.
Tous les chiens ont été tués et autopsiés à la fin du test.
CHAT
Ondine – 9 mois. Son transport par le train a pris trois jours. Lors de l’expérience, il a fallu 1H30 pour l’anesthésier – temps anormalement long pour ce genre de procédure, temps pendant lequel elle a énormément souffert.
COCHONS D’INDE
– Cochon d’Inde épilé à la cire – c’est particulièrement douloureux – en attente de test.
– Cochons d’Inde placés sous des lampes UV pour un test de photosensibilité.
– Les cochons d’Inde placés sous des UV doivent être anesthésiés pour éviter la douleur et afin d’être maintenus immobiles. Ce n’était clairement pas le cas : on les voit bouger.
Dans ses tests de photosensibilité, un carton troué placé sur le dos de l’animal ne laisse apparaître que la partie de la peau sur laquelle est mis le produit. Là, en bougeant, les cochons d’Inde déplacent le carton et la peau enduite du produit à tester ne se trouve plus exposée aux UV – résultats faussés, encore une fois.
– Lapins bloqués pour un test pyrogène (mesure de la température de lapins auxquels a été injecté un produit en intraveineuse). Dans ce laboratoire, il arrivait qu’un même lapin reçoive deux injections de deux produits toxiques différents, ce qui, aux dires des techniciens pratiquant les tests, faussait les résultats et les rendait inexploitables.
– Lapins subissant un test de Draize. Cette expérience qui date de 1944 consiste à mettre quotidiennement le produit à tester dans l’un des yeux des lapins, l’autre servant de contrôle, et à observer les dégâts causés par le produit. Rappelons que les lapins sont choisis car ils n’ont pas de larmes et ne peuvent donc pas » laver » le produit qui ronge leur œil.
Certains lapins ont en plus le poil épilé pour des tests d’irritation cutanée.
– Lapin avec une otite purulente causant une perte d’équilibre. D’après la loi, il aurait dû être euthanasié ou soigné avant tout test. Il n’en fut rien. Au contraire, ce lapin fut utilisé pour un test d’irritation cutané pendant deux semaines, dans cet état.
– Cadavres de lapins et de cochons d’Inde. On note les marques sur la peau des cochons d’Inde : brûlures dues aux tests de photosensibilité.
– Hamster dans test d’irritation cutanée.
– Cages à lapins et lapins bloqués pour des tests de Draize et marquage des oreilles.
– Lapins dans des tests d’irritation cutanée (avec collerette et bandage).
– Lapins pour un test pyrogène. Vue des appareils d’expérience.
– Lapins : tests de Draize – yeux abîmés.
– Lapins : tests d’irritation cutanée.