Un premier jugement encourageant
One Voice se réjouit du récent jugement demandant l’arrêt immédiat de la construction par la société Bioculture d’un élevage de macaques à longue queue pour l’expérimentation animale dans la ville de Guayama, à Porto Rico. Les singes seraient destinés à être vendus à l’industrie internationale de la recherche, en particulier aux Etats-Unis, où le nombre de macaques à longue queue importés est passé de 17 000 en 2004 à plus de 26 000 en 2008. Bioculture, société de l’Ile Maurice, commercialise déjà des macaques dans le monde entier pour l’expérimentation.
La mobilisation internationale doit continuer pour que le gouvernement portoricain mette définitivement fin à ce projet car Bioculture pourrait faire appel du jugement.
Des irrégularités dans les autorisations de Bioculture
La cour de justice a relevé des irrégularités dans les autorisations obtenues par Bioculture. La société n’a pas évalué l’impact de cet élevage sur l’environnement. Une récente enquête menée par le sénat de Porto Rico montre notamment que l’impact d’un tel élevage sur les habitants et leurs besoins en eau et en terres n’a pas été pris en compte.
Si la construction de cet élevage de macaques était autorisée, il en résulterait des souffrances extrêmes pour les milliers de macaques. Ceci constituerait un recul alors que l’utilisation de primates non humains en expérimentation est remise en question au plan international par les scientifiques comme par l’opinion publique. Cet élevage de primates donnerait en outre une image négative de Porto Rico à l’étranger.
Les primates doivent vivre libres
One Voice rappelle que les primates, animaux sociaux au comportement et à la psychologie complexes, ne doivent pas vivre en captivité mais à l’état sauvage et souligne la cruauté liée à leurs conditions de détention et leur utilisation pour des expériences. Ils sont généralement utilisés par l’industrie de la recherche pour tester des toxiques, qui leur sont administrés par ingestion forcée, inhalation ou injection.
Une coalition internationale de scientifiques, d’avocats et d’associations de défense animale, parmi lesquelles la Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale, l’Union britannique pour l’abolition de la vivisection, People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) et la Ligue internationale de protection des primates, s’opposent à la construction de l’élevage de macaques de Bioculture.
Le gouverneur portoricain Fortuño a declaré qu’il retirerait son soutien à Bioculture s’il s’avérait que la société a commis une irrégularité. Le jugement de la cour supérieure de Guayama et les conclusions du sénat portoricain montrent que c’est bien le cas.