En 2013, plus aucun produit de beauté ou d’hygiène testé sur les animaux ne pourra être commercialisé sur le territoire européen. Pourtant, depuis 2003, année d’entrée en vigueur de cette règle, grâce à l’adoption du 7e amendement à la Directive 93, rien ou presque n’a changé. Des millions d’animaux sont toujours sacrifiés chaque année pour la mise au point de shampoing ou crème antirides. Pire, ce chiffre devrait augmenter dans le cadre de la réglementation REACH comme l’a souligné le scientifique Thomas Hartung dans un rapport publié récemment dans le magazine NATURE.
50 millions pour les méthodes substitutives
Est-ce l’imminence de l’échéance ou une réelle prise de conscience après des années d’actions menées par les ONG, toujours est-il que l’Europe et l’industrie cosmétique viennent seulement de débloquer 50 millions d’euros pour le développement de méthodes substitutives. Lors du septième congrès mondial sur les alternatives à l’utilisation des animaux en sciences de la vie qui s’est tenu à Rome début septembre, la Commission européenne et le Colipa (association européenne de l’industrie cosmétique) ont donc lancé un appel à projets pour la mise au point d’essais d’innocuité portant sur les dispositifs de simulation d’organes et l’utilisation de cellules cibles n’utilisant aucun animal vivant. Cette annonce récente témoigne, si besoin était, que les expérimentations animales pour l’industrie cosmétique se poursuivent, les pouvoirs publics et les industriels n’ayant toujours pas pris les mesures nécessaires en faveur du développement de méthodes alternatives.
Absence de l’industrie chimique
Le manque de moyens, et de volonté politique, est dénoncé depuis des années par One Voice comme une entrave à l’émergence des méthodes substitutives. L’association ne peut que saluer cette décision, une première en termes d’investissements financiers, qui marque sans doute un tournant dans la croisade pour la fin de l’expérimentation animale. Toutefois, One Voice regrette l’absence dans ce programme de l’industrie chimique, grande utilisatrice de tests sur animaux, et le manque d’informations quant aux investissements prévus à long terme. Ne pas prolonger l’investissement dans les années à venir reviendrait en effet à jeter purement et simplement les 50 millions d’euros par la fenêtre.
Le pouvoir du citoyen-consommateur
Devant ce manque de visibilité et d’engagement, One Voice va maintenir ses actions. L’association mise également sur le pouvoir du citoyen-consommateur pour faire pression sur les industriels de la chimie et de la cosmétique. En refusant les produits non respectueux des animaux au profit de ceux mis au point avec des méthodes alternatives, plus fiables, moins coûteuses et éthiques, le consommateur peut infléchir de manière importante le cours du combat contre l’expérimentation animale.
Label One Voice : le moyen de sélectionner
Avec son label, One Voice met à la disposition de tous les consommateurs responsables, soucieux de beauté et d’hygiène comme de respect du vivant, le moyen de sélectionner les produits en accord avec leurs valeurs. Ce label certifiant les produits cosmétiques « non testés sur animaux » est le plus exigeant. Il certifie l’ensemble des ingrédients entrant dans leur composition et l’intégralité d’une gamme de produits. Le succès du label auprès des consommateurs a conduit One Voice à élargir son champ d’application à des produits autres que les cosmétiques, notamment les aliments pour animaux et les produits ménagers. En dépit du niveau d’excellence exigé, les candidats à la certification sont de plus en plus nombreux, en France mais aussi à l’étranger. La liste des produits labellisés One Voice s’allonge et devrait accueillir en 2010 de nouveaux produits de grandes marques de la cosmétique.