Après l’Europe et les Etats-Unis, Israël et Rio de Janeiro prennent des mesures législatives en faveur de la protection des animaux. Deux nouvelles avancées sur le chemin de l’abolition de l’expérimentation animale.
Ça bouge, ça avance. Et c’est du Sud que les bonnes nouvelles arrivent. Les lois et décrets en faveur de la protection des animaux, entrés tout récemment en vigueur, en Israël et à Rio de Janeiro sont des signes plus que positifs sur le long chemin de l’abolition de l’expérimentation animale.
Israël promulgue la fin des tests…
La Knesset, le Parlement israélien, vient en effet d’adopter en dernière lecture une loi mettant fin aux tests sur les animaux pour les produits de beauté et d’entretien. Proposée par le parlementaire Gideon Sa’ar, du Parti du Likud, cette loi devrait, selon son initiateur, être complétée par une autre loi « visant à interdire l’importation de produits testés sur les animaux ». Monsieur Sa’ar souhaite ainsi aller encore plus loin, ces mesures législatives marquant la « manière dont notre société est en train d’évoluer en matière de droits des animaux. » Israël ne deviendra donc pas « l’arrière-cour des fabricants de cosmétiques qui veulent tester leurs produits sur des animaux » comme l’a souligné Anat Refua, directrice de l’association « Let the animals live ».
… et Rio de Janeiro fait débat
De l’autre côté de l’Atlantique, un décret municipal de la ville de Rio de Janeiro fait débat et relance la polémique au Brésil. Novateur, ce décret de six articles promulgué par le maire de Rio, Cesar Maia, ajoute « la peur, le stress et l’angoisse » à la liste des mauvais traitements infligés aux animaux, passibles de lourdes sanctions et amendes. Si les associations de défense des animaux applaudissent des deux mains, il n’en va pas de même dans les milieux scientifiques et au sein du gouvernement. Le décret a en effet provoqué une levée de boucliers au motif que le texte« paralyse les recherches scientifiques bio-médicales qui utilisent des animaux dans la municipalité de Rio de Janeiro ». Avis partagé par le président de la commission d’éthique et de recherche sur les animaux de Fiocruz, principal laboratoire public de recherche du pays qui assure que « les recherches sont menées en accord avec les principes éthiques internationaux ». Sauf « qu’aucun contrôle sur ce qui se passe dans les laboratoires et les universités » n’est fait selon la responsable de la Suipa (organisme brésilien de protection des animaux).
Du coup le gouvernement brésilien envisage de s’emparer du sujet et de légiférer. Une loi nationale sur l’utilisation des animaux de laboratoire, en attente d’examen depuis douze ans, s’imposerait à tous, y compris Rio de Janeiro, qui risque, après avoir été précurseur, d’être ramené dans le rang… des adeptes de l’expérimentation animale.
Ça bouge, oui, mais le combat pour l’arrêt de l’expérimentation animale est encore loin d’être gagné.