Une analyse minutieuse des études publiées dans le domaine de la recherche sur le cancer démontre que les expérimentations sur les chimpanzés ne peuvent en aucun cas faire avancer la lutte contre cette maladie. Un argument de poids pour définitivement interdire la recherche invasive sur les grands singes dans le monde.
Ces 1,4% de différence…
S’ils sont nos plus proches parents, les chimpanzés ne partagent pour autant que 98,6% de leur ADN avec nous. Ce faible 1,4% de différence va néanmoins entraîner des variations physiologiques concomitantes avec une sensibilité et des réponses dissemblables à certaines pathologies. Néanmoins, faisant fi de ces considérations comme des questions éthiques, les laboratoires ont fait des primates et notamment des grands singes une matière première de choix.
Cancer ou SIDA, le chimpanzé n’est pas un bon modèle biologique
Pour ces laboratoires, les chimpanzés constituent de très bons sujets d’études pour diverses pathologies humaines comme le cancer. Or, il s’avère, nous montre une étude publiée récemment dans une revue scientifique, que les tumeurs sont très rares chez les grands singes et lorsqu’elles existent, elles sont profondément différentes d’un point de vue biologique des tumeurs humaines. Quant aux recherches sur le SIDA, il a été démontré que la réponse aux vaccins des chimpanzés ne pouvait en aucun cas prédire la réponse de l’organisme humain au même vaccin.
Des souffrances injustifiables et des bénéfices scientifiques inexistants
Sur les 4046 articles publiés entre 1968 et 2008 traitants d’expérimentations faites sur les chimpanzés dans le cadre de la lutte contre le cancer, quasiment aucune n’a contribué à une avancée des recherches cliniques sur l’humain. L’interdiction d’utiliser des chimpanzés par les laboratoires ne nuira en aucun cas à la recherche sur ces maladies.
Un acharnement des Etats-Unis à faire souffrir inutilement des grands singes
Néanmoins, près d’un millier de chimpanzés sont encore détenus aux Etats-Unis par des laboratoires. Les chimpanzés sont des êtres extrêmement sensibles et d’une grande intelligence. Ces souffrances qui provoquent notamment de graves troubles de stress post-traumatiques sont inadmissibles et injustifiables au regard de l’inutilité de ces expérimentations dans le domaine de la recherche médicale.
A quand un moratoire international ?
Tandis que les expérimentations continuent aux Etats-Unis mais aussi dans plusieurs pays d’Afrique, la révision de la législation européenne crée la polémique. Bien que les expériences sur les grands singes aient quasiment cessé au sein de l’Union Européenne depuis 2001, leur interdiction formelle est loin d’être acquise. Le projet de révision prévoit en effet que ces pratiques scandaleuses puissent continuer dans certains cas, notamment ceux liés à une « affection clinique invalidante ou potentiellement mortelle ». Par ailleurs, il ne faut pas oublier que 12 000 ‘petits’ singes (macaques, magots, ouistitis…) d’origine souvent douteuse sont utilisés chaque année dans des laboratoires européens et qu’il est urgent de réviser la directive 86 pour mettre enfin un terme à ces expérimentations cruelles sur tous les primates.