Alerte à l’école vétérinaire de Nantes

Le 18 avril à l’ENVN, un macaque devenu « inutilisable » parce que porteur du virus de l’Herpès B, maladie mortelle pour l’homme a été euthanasié.

Un macaque importé de Chine pour servir à des expériences dans un laboratoire officiel français a été testé positif pour le virus de l’herpès B à l’école vétérinaire de Nantes, il y a une quinzaine de jours. Le virus de l’herpès B est généralement bénin chez le singe mais il provoque une encéphalomyélite mortelle chez l’être humain. Il se transmet principalement par la salive et par le sang. Des contaminations humaines par voie respiratoire et par manipulation de verrerie de laboratoire contaminée ont également été rapportées.

Pour être introduit en France, a priori par les voies légales, ce macaque avait déjà subi trois dépistages sérologiques, tous négatifs, dont un pendant sa mise en quarantaine en France. Le fournisseur chinois d’animaux de laboratoire qui a vendu ce macaque aurait fourni des certificats de sérologie négative. Le singe a été euthanasié le 18 avril après la mise en évidence de sa séropositivité.

Le fait d’avoir trouvé une sérologie positive après plusieurs sérologies négatives peut s’expliquer. Chez le singe, la séroconversion pour le virus de l’herpès B peut dépasser 25 mois, ce qui remet en cause la quarantaine imposée pour les singes importés, d’une durée bien inférieure.

Les personnels et les étudiants de l’ENVN ont été prévenus par courrier électronique des risques liés au virus de l’herpès B. La préfecture de Nantes explique, dans un communiqué du 20 avril, qu’il n’y a pas de risque sanitaire après la découverte de ce virus : « le niveau de sécurité du centre d’expérimentation permet d’écarter le risque de transmission à l’Homme ; par principe de précaution, ce dernier fait actuellement l’objet d’une analyse exhaustive ».

Encore une fois, on peut mettre en avant les failles de la législation sur l’importation d’animaux sauvages. Ce cas est l’exemple concret que tous les jours en France, des singes prélevés dans la nature ou provenant d’élevage sont toujours utilisés pour l’expérimentation animale (recherche sur les maladies génétiques,, xénogreffe …). Cet animal a été euthanasié par peur de contamination pour l’homme. Mais s’il avait été laissé dans son milieu, il serait toujours en vie puisque ce virus ne lui est pas fatal…