A la faculté parisienne des sciences de Jussieu, correspondant notamment aux universités Paris VI et VII, deux animaleries n’étaient pas aux normes. Nous les avons dénoncées à la Direction des services vétérinaires du 75, et la non-conformité de l’une d’elles était telle qu’elle vient d’être fermée ! Hélas, nous n’avons pu sauver les animaux : les chercheurs en ont transféré quelques-uns. La plupart ont été sacrifiés comme de coutume après les derniers tests, des tests qui ne seront plus jamais renouvelés.
L’animalerie, située au rez-de-chaussée de la tour 42 et contenant une centaine de grenouilles et 12000 souris, était également en infraction avec la loi. Elle sera « seulement » remise aux normes – une opération onéreuse toutefois. Cette fermeture d’animalerie par contrainte administrative est une première en France. One Voice prouve une nouvelle fois sa dérangeante connaissance des dossiers et des lieux, sa détermination et ses capacités de lutte face au monde de l’expérimentation animale.
Dans le journal de décembre, nous espérons pouvoir vous donner les premiers résultats des autres plaintes en justice.
Au CEA, à Orsay (91), l’animalerie des babouins n’est pas conforme aux dispositions de l’arrêté du 19 avril 1988, annexe I, chapitres I et II, fixant les conditions d’agrément, d’aménagement et de fonctionnement des établissements d’expérimentation animale.
Elle ne possède pas de fenêtres, l’éclairage artificiel est insuffisant et l’absence de système de ventilation ne permet ni le renouvellement, ni la régulation de la température, contrairement aux dispositions de l’arrêté. Par ailleurs, une chaufferie jouxte l’animalerie sans aucune isolation et les animaux vivent constamment dans le bruit et la chaleur. Enfin, les cages abritant les primates sont trop étroites eu égard à la loi.
À l’ENV de Maisons-Alfort, les locaux abritant les animaleries et les laboratoires sont très vétustes. Le chenil et les laboratoires destinés aux lapins et aux chats ne sont pas conformes à la loi. Le chenil est ouvert à tous vents et, initialement prévu pour accueillir des animaux de ferme, il n’assure pas aux chiens des conditions d’hébergement conformes à la réglementation. Ainsi les séparations des box sont constituées de grilles à mailles larges au travers desquelles les chiens passent la tête sans pouvoir la retirer, et la faible hauteur de ces séparations permet aux animaux de passer d’un box à l’autre.
Enfin, il semblerait que le personnel de l’École vétérinaire se rende assez fréquemment à la fourrière de Ris-Orangis (91130) pour des raisons mal définies. Par ailleurs, les locaux d’hébergement et les laboratoires destinés aux lapins sont également vétustes et ne possèdent pas de fenêtres. Or, l’éclairage artificiel est insuffisant et aucun système de ventilation n’est prévu pour suppléer au manque d’aération, contrairement à la loi. Les sols des cages, grillagés, blessent les pattes des lapins, alors que les cages devraient être « conçues et construites à l’aide de matériaux appropriés de façon à ne présenter aucun risque pour l’animal ».
Les laboratoires destinés aux chats ne sont pas munis de fenêtres et l’éclairage aménagé est insuffisant. Aucun système de ventilation n’ayant été installé, la température y est parfois très élevée du fait de l’ emplacement de ces locaux sous les toits.
Dans les deux cas, One Voice a demandé une enquête et la récupération des animaux.