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- Substances chimiques à tester : jusqu’à 100 000
- Animaux à sacrifier : jusqu’à 10 000 000
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Crédibilité : 0
La stratégie de l'Union Européenne en matière de produits chimiques
L’Union européenne envisage la mise en place d’un nouveau programme de tests des substances chimiques – jusqu’à 100000, déjà sur le marché -, lequel signifierait d’atroces souffrances et la mort finale de très nombreux animaux de laboratoire – jusqu’à 10 millions. Par l’application d’une science ônéreuse (les méthodes substitutives sont bien moins chères), peu fiable et moralement indéfendable, Bruxelles entend sacrifier ces animaux dans un espoir vain de calmer les craintes du public.
De façon surprenante, aucune obligation n’est faite aux producteurs et importateurs de fournir des données suffisantes pour classer leurs substances chimiques selon leur effet global sur la santé humaine et l’environnement. On les trouve partout, depuis notre alimentation quotidienne jusqu’aux pots de peinture.
La Commission européenne reconnaît implicitement que presque tous ces produits chimiques sont vendus sans que l’on connaisse leur impact réel sur l’environnement et la santé humaine.
L’avis des scientifiques
« Il est impossible d’évaluer l’éventuelle absence de toxicité des médicaments et des produits chimiques chez l’être humain par le biais d’expériences sur les animaux. » Dennis Parke, professeur émérite de biochimie à l’Université du Surrey, 1996
L’avis de l'industrie
« Ce système ne pourrait fonctionner… et il requérerait un nombre d’animaux très élevé et tout à fait inacceptable. » Rapport du Conseil des industries chimiques d’Europe
L’avis de One Voice
« Ce serait un énorme gâchis de vies animales, et plusieurs milliards d’euros qui sortiraient des poches des Européens sans qu’ils en tirent un bénéfice – à la différence de certains gros laboratoires ! »
L’avis des défenseurs de l’environnement
« Nul ne contestera la nécessité de s’assurer que les substances chimiques ou les combinaisons de substances chimiques mises sur le marché soient inoffensives pour la santé humaine et l’environnement en général. Mais l’association Robin des Bois souhaite que ces garanties fondamentales soient placées sous la responsabilité financière et techniques des producteurs puis validées par l’Union européenne et les autres tutelles internationales. Enfin, nous sommes rigoureusement hostiles à ce que ces protocoles mettent en œuvre des expérimentations sur les animaux. Ils doivent au contraire pour les substances existantes s’appuyer sur le croisement des bibliographies disponibles et des études épidémiologiques, et pour les substances nouvelles, sur les cultures de cellules in vitro. Le règne animal a déjà payé dans les laboratoires et dans les milieux naturels un tribut assez considérable à l’innovation ou à l’usage chimiques pour qu’on le dispense de jouer à nouveau et à tort le rôle tragique et méconnu de cobaye scientifique et de matériel consommable et jetable. » Jacky Bonnemains – Robin des Bois
Les animaux ont besoin de vous car la Commission européenne affine des propositions qui – si nous ne les remettons pas en cause – produiront des morts en masse, essentiellement via un empoisonnement systématique. Déjà, plusieurs députés européens soutiennent notre position.
Or, 20 ans et jusqu’à 10 millions de vies animales plus tard, nous n’en saurons pas plus sur le danger potentiel et, hélas, bien réel, causé par ces produits chimiques testés. Car la réalité est la suivante : tester sur animal nous dit très peu de choses sur la façon dont les humains réagissent à une substance. De nombreux scientifiques, et notamment des épidémiologistes, pensent que les extrapolations des études animales vers l’homme sont si incertaines qu’elles ont très peu de valeur, voire aucune. D’évidentes différences en anatomie, en physiologie, en métabolisme et en biochimie sont ignorées durant les tests toxicologiques sur animaux.
» La transposabilité du « modèle animal » à l’homme pose problème et, en matière de tests sur animaux, on continue même à utiliser de très vieilles techniques – ainsi la DL50 (dose léthale 50), datant d’un demi-siècle et déjà critiquée par l’OMS voici plus de dix ans ! » Dr C. Reiss, directeur de recherche au CNRS.
L'extrapolation est incertaine. Voici quelques exemples
• Une étude de la firme pharmaceutique Pfizer a montré que, pour des produits chimiques causant des cancers chez l’homme, les tests sur animaux ne prédisaient le résultat correct que dans 38% des cas.
• Les rongeurs ne peuvent vomir les toxiques – chez les humains, c’est une méthode habituelle pour éliminer des agents nocifs.
• Les substances chimiques peuvent ne même pas produire les mêmes effets chez différentes souches de la même espèce.
• Les tests sur animaux ont échoué avec la thalidomide, ne prédisant pas les naissances de bébés anormaux.
• Le lien certain de causalité entre le benzène et la leucémie humaine est connu depuis 1928, mais 14 expériences sur animaux réalisées ultérieurement ne parvinrent pas à le démontrer.
• L’arsenic n’est pas un carcinogène en expérimentation animale, mais il a provoqué des cancers du poumon chez les ouvriers de fonderies qui le respiraient.
• Les composés à base organophosphorée génèrent des défauts du système nerveux chez les humains, mais des souris en furent nourries à haute dose sans effets négatifs apparents.
Alors, que sont exactement les tests de toxicité
La Commission n’a pas publié les protocoles prévus pour ce programme. Toutefois, on peut estimer que la batterie de tests à laquelle les animaux seront soumis comportera ceux mentionnés ci-dessous.
Le test de DL50 comporte plusieurs groupes d’animaux auxquels on donne des substances par la bouche (gavage), au travers de la peau, par inhalation, ou par injection. Les animaux utilisés incluent notamment des rats, souris, lapins, chiens, chats, poissons et des oiseaux. Les protocoles exigent au moins deux espèces. Ce test prend fin quand la moitié des animaux du groupe sont morts, mais les autres sont également sacrifiés. La quantité de substance à tester tuant cette moitié donne un chiffre dit DL50, la dose léthale 50%.
Ce test est si grossier que le chiffre de DL50 pour un même produit chimique peut varier énormément selon l’espèce, la souche ou la race, le sexe et même le régime des animaux testés. Lors d’une étude, on a découvert que, quand différents laboratoires expérimentaient les mêmes produits chimiques sur les mêmes espèces, les chiffres de DL50 variaient d’un facteur de 3 à 11 fois ! Plutôt que d’utiliser un test plus fiable et moins cruel, des scientifiques multiplient simplement les tests sur davantage de groupes d’animaux et sur différentes espèces, pour estimer un chiffre de DL50 approximatif.
Le test de DL50 dure jusqu’à 14 jours, durant lesquels les animaux peuvent souffrir des symptômes suivants : hémorragie des poumons, difficultés respiratoires, dégats occasionnés au foie et aux reins, tremblements, incontinence, convulsions, dilatation de l’estomac, ulcération, coma et mort. Aucun anesthésique n’est habituellement donné. Le test de DL50 n’a jamais été validé scientifiquement.
Dans les tests de toxicité reproductive, on utilise des animaux pour déterminer les effets de substances sur le système de reproduction et la maternité.
La recherche en carcinogénicité : on expose longuement des animaux à des substances afin de voir si elles causent des cancers. Les résultats obtenus chez les rats diffèrent tellement de ceux obtenus chez les souris qu’il est impossible de comparer les données, même entre ces deux espèces de rongeurs pourtant proches. Où est la fiabilité ? Vous êtes plutôt rat ou plutôt souris ?
Alors quel autre choix ?
One Voice est opposée à toute expérimentation animale pour des raisons éthiques et scandalisée d’apprendre que des millions de tonnes de substances chimiques non testées – certaines potentiellement nocives, d’autres assurément dangereuses et toujours sur le marché, notamment des pesticides – aient pu se retrouver dans nos produits quotidiens ou dans l’environnement. Mais condamner des millions d’animaux ne saurait être la réponse – sauf si l’on veut s’assurer que les produits dangereux ne seront pas détectés et donc pas retirés du marché.
Combien de pesticides, colorants et additifs divers, même couramment utilisés, sont en fait nocifs ? Combien sont des carcinogènes à moyen ou long terme ?
Veut-on vraiment identifier et interdire les substances dangereuses ? Ou seulement rassurer les Européens sans trop déranger la puissante industrie chimique ?
Maintenir l’approche actuelle ne peut vraisemblablement pas résoudre le problème du manque de données pour les substances existantes, ni en quantité (les tests sur animaux prennent beaucoup de temps) ni en qualité – pas fiable.
Un scandale peut tenter d’en cacher un autre. De même que certains essaient de démontrer que le nucléaire serait une réponse à la crise climatique et à l’effet de serre, d’autres semblent vouloir faire croire que davantage d’expérimentations animales résoudrait le problème des pollutions et nuisances dues aux multiples produits chimiques.
Comme chacun, One Voice veut que les produits chimiques mis sur le marché soient sûrs, mais nous pensons qu’il est de bien meilleures – et plus humaines – façons d’atteindre cet objectif.
Les autres solutions
En 1999, aux États-Unis, des victoires significatives ont été obtenues contre un projet similaire : l’utilisation de méthodes substitutives (c’est-à-dire sans animaux) validées, un délai de deux ans pour permettre le développement et l’incorporation de nouveaux tests ne faisant pas recours à l’animal, et la participation des associations aux réunions de discussion des futurs programmes. Là où elles sont disponibles, les données existantes seront utilisées de préférence aux expériences sur animaux et les firmes échangeront sur les produits chimiques des informations auparavant confidentielles.
Le Vice-Président Al Gore a déclaré : « Ceci est une réussite remarquable. […] J’ai confiance […] dans le fait que le nouvel engagement de l’EPA [agence pour la protection de l’environnement] réduira les tests sur animaux et accélérera la validation de méthodes substitutives. »
La Commission européenne semble, elle, déterminée à accélérer une série de propositions qui sont un camouflet pour la morale, l’écologie, la science et l’opinion publique.
One Voice ne permettra pas à ce texte de devenir une loi européenne en catimini. Nous mettons en place une campagne pour alerter le public et prenons tous les contacts politiques nécessaires, pour empêcher ce projet. En revanche, One Voice appuiera les solutions positives telles que :
• L’utilisation des nombreuses alternatives existant d’ores et déjà.
• Des échanges de données entre sociétés commerciales et entre pays.
• L’endiguement du flot des produits chimiques superflus arrivant sur le marché et les retrait de produits toxiques.
• Un investissement rapide et significatif visant à trouver de nouvelles méthodes substitutives et à les valider.
• La présence des associations de défense animale dans les procédures décisionnelles.
Le coût du projet de la Commission serait astronomique – au minimum 60 milliards de francs ! Ce chiffre pâlit en comparaison des morts atroces résultant de l’empoisonnement systématique de millions d’animaux. Pour combattre ce plan moralement et scientifiquement inacceptable, nous avons besoin de votre aide. C’est par une campagne déterminée, dans toute l’Europe et notamment en France, que nous pouvons espérer gagner.
Commandez et diffusez notre pétition internationale et nos dépliants. Et n’oubliez pas que toutes ces actions ont un coût – merci de soutenir dès maintenant cette urgente campagne, en fonction de vos moyens.
Ensemble, nous réussirons à changer les choses pour les animaux, l’environnement et notre santé.